Ça fait du bien de revenir chez soi quand même !!!
Imaginez d’un côté Marvejols, endroit où j’ai passé sept années entre le collège et le lycée ; cette ancienne bourgade devenue ville royale sous Henri IV avec ses trois portes fortifiées mais aussi sa légende sur la terrible Bête du Gévaudan
De l’autre côté Mende la capitale comme on dit chez nous qui a vu naître un matin du célèbre 12 Novembre de l’an 1982 le plus grand coureur de tous les temps, enfin je m’égare cette ville sportive (récompensée plusieurs fois comme ville de moins de 50000 habitants la plus sportive de France par le journal l’Equipe) où se déroule toujours les plus grands événements sportif : Tour de France, Trèfle Lozérien … mais également le désormais célèbre Marvejols – Mende comme j’ai pu vous en parler précédemment.
Quoi de mieux que de rallier ces deux villes et ainsi réaliser un de mes rêves : Participer à la Légende !!! Pour cela je me suis plus que préparer avec des entrainements intensifs, des séances de VMA et des sorties longues avec moult côtes et dénivelés en Lozère et à Nant dans l’Aveyron ; ajoutez y des repas de pâtes les jours précédents (grâce à moi la famille a mangé pates et encore pates le vendredi et le samedi).
Je me retrouve donc le dimanche 24 Juillet à Marvejols vers les 8 heures, déjà un monde fou et en plus il ne va pas faire chaud cette année vu qu’on atteint difficilement les 10 degrés sur la ligne de départ. Il y a déjà beaucoup de monde et tout le monde s’agglutine dans la petite salle polyvalente pour se tenir au chaud, j’y reste pas longtemps vu qu’a l’odeur on imagine les Loups du Gévaudan dans les parages façon faut que je m’acclimate au froid avec mon petit tee-shirt sur le dos.
A 8h30 je me met dans le sas de départ et je très proche de la ligne (premier bon point de la journée je mettrai pas cinq minutes à franchir la ligne de départ après le coup de pistolet) et je commence une longue attente à écouter les conversations des uns et des autres pour tuer le temps (je vous rassure même chez les coureurs il y a beaucoup de cons) ; au fur et à mesure que l’horloge se rapproche de 9 heures la tension monte ça commence à pousser de partout et les dossards préférentiels se placent devant nous juste avant le départ (le privilège appréciable).
A 9 heures pétantes comme ils disent la meute est lâchée et ça part dans tous les sens, ça pousse, ça donne des coups de coude mais je commence à avoir de la bouteille et je ne me laisse pas faire et j’arrive à me placer assez bien pour passer le virage en épingle après 200 mètres pour se retrouver sur le pont. On attaque 5 kilomètres de faux plat où tout le monde est encore groupé et c’est difficile de remonter les coureurs moins rapide, en tout cas on peut noter un nombre important de spectateurs aux abords ce qui donne du baume au cœur. Je voulais partir tranquillement mais pour éviter les bousculades je me retrouve à courir autour des 13 kms/h.
Au 5ème kilomètres on aperçoit la montée de Goudard et les coureurs alignés qui s’étirent de plus en plus, virage à gauche et on s’amuse à lire les inscriptions sur le bitume dont le célèbre « ici commence l’enfer », ces inscriptions sont sur toute la montée et certaines me font bien rire malgré l’effort. Les choses sérieuses commence avec des passages autour des 10 % de pente (ouchhhhh), le premier ravitaillement fait du bien et on voit les premiers coureurs à l’arrêt complet qui montent en marchant (fallait pas partir si vite si t’es pas capable) en tout cas j’aurai pas calé et je maintiens une vitesse moyenne au-delà des 10 kms/h.
Passage dans le village de Goudard avec une animation musicale et un speaker assez sympa qui te motive bien, l’altitude aidant le brouillard se lève à peine et le thermomètre baisse encore d’un ou deux degrés. Mais quand tu crois que c’est finit t’en reprend un peu de rab il reste encore 500 mètres et c’est les plus dur ; quand t’arrives au sommet de la côte tu prends une claque en voyant le monde qui t’attend pour t’encourager (certains sont là depuis prés de 3 heures avant que la route soit coupée) et tu passes le sommet entourée par les gens comme dans les grands cols du Tour de France. Dommage que j’ai raté certains de mes amis qui étaient là pour encourager les forçats.
Allez courage t’as fait la première côte et tu te dis cool c’est la descente mais au final c’est pas mieux vu que c’est aussi pentu que la montée et que tes cuisses chauffe ; pour moi qui n’aime pas descendre c’est un calvaire, je plafonne tant bien que mal à 18 kms/h mais je me fait doubler bien trop souvent à mon goût mais pas d’affolement je les ramasserai plus tard quand ça remontera !!!
A la Baraque de la Planchette on finit par cette satané descente et on repart sur du faux plat vers Chabrits, autant de monde sur le parcours et je me dis que je tiens un bon temps et que les sensations sont toujours bonne (ça redonne du peps pour la suite).
Place à la seconde difficulté du jour avec la montée de Chabrits, moins longue mais tout aussi pentu surtout que le soleil est de retour et qu’on arrive au 20 degrés pour ne rien arranger ; je maintiens la même allure que dans Goudard et je reprends plein de monde comme je l’avais pressenti dans la descente. Le sommet s’effectue dans le village de Chabannes et t’es heureux d’en terminer, petit passage devant les photographes où tu fait exprès de sourire et de paraître en forme ; malheureusement il faut redescendre sur Mende que t’aperçois au fond de la vallée sur prés de 4 kilomètres.
Celle-ci me sera fatale pour les jambes et je consomme tout l’énergie qui me reste, mais je préfère ralentir et me laisser passer pour reprendre un peu de force pour l’arrivée.
A la fin de la descente t’arrives à la flamme rouge et il te reste le dernier kilomètre qui est malheureusement en montée certes moins dur que les autres mais après 20 bornes ce n’est pas si facile, tu reprends un énorme bain de foule et tu serres les dents pour grappiller quelques places et quelques secondes.
La délivrance sur le foirail et j’en lève même les bras sur la ligne d’arrivée tellement que je suis heureux d’en avoir terminé. Je récupère tant bien que mal dans la zone d’arrivée et je suis heureux de retrouver Cécile qui m’attendait pas si tôt et qui m’a vu passer à tout hasard la ligne. Pas le temps de récupérer on retourne chez moi voir notre princesse et surtout manger autre chose que des pates et se faire plaisir.
Au final je termine le parcours en 1h52min48sec soit une moyenne de 12 kms/h ; je me classe 628ème sur plus de 3100 arrivants, c’est une merveilleuse performance pour moi débutant et j’en suis assez fière. Le premier aura mis 1h10 et le dernier plus de 4h mais au-delà des chronos je tire mon chapeau à tous les finishers.
Par contre j’ai eu mal aux jambes et c’était un effort surhumain de s’asseoir ou de se lever jusqu’au mercredi !!!!
En tout cas je prends rendez-vous pour la 40ème édition qui s’annonce assez exceptionnelle.
N’hésitez pas à chercher des photos et vidéos sur le net de cette course de légende. Je vous met également le lien du site de la course où vous pouvez retrouver tous les classements des 39 dernières éditions (ce qui est assez rare) : http://marvejols-mende.org/index1.htm